Confusion élémentaire
Dans cet opus tout change, l’interface est différente, vous n’êtes plus quatre aventuriers mais un seul qui peut en recruter quatre autres, vous avez accès à des classes de personnages telles que les dragons ou les vampires et par-dessus tout vous incarnez pour de bon le côté obscur !
L’histoire se déroule toujours sur Enroth, sur le continent de Jadame où après la défaite des Kreegans les elfes noirs font appel à un aventurier (vous) afin de stopper un nouveau cataclysme. Quelqu’un a enfermé les Roi des Élémentaires dans un cristal et ouvert les quatre portes des plans élémentaires. Ces derniers rendus incontrôlables par la disparition de leurs Rois, convergent vers le cristal et menacent de détruire le monde.
Depuis quelques épisodes la trame scénaristique de Might and Magic s’étale sur deux séries parallèles, l’une axée jeux de rôle (Might and Magic) et une axée stratégie (Heroes of Might and Magic) où il est possible de raconter de grands pans d’histoire.
Mais cela signifie aussi que les scénarios s’enchaînent, "Day of the Destroyer" sort à peine un an après "Pour le Sang et l’Honneur", et seulement quelques mois après "Armagueddon’s blade". Difficile de renouveler le genre, pas le temps de concocter un scénario digne de ce nom, il faut juste suivre la trame principale. On remplace beaucoup d’éléments de jeu par des cinématiques plus jolies histoire de faire oublier les faiblesses du moteur, bref on fait tout pour parer au plus pressé quitte à gâcher l’expérience de jeu.
Le moteur et les mécanismes de jeu sont toujours les mêmes sauf que cette fois on incarne non plus 4 personnages de départ mais juste un seul.
Alors que tout le système fonctionnait avec une équipe de quatre personnages définis dès le départ, ici il faut recruter des héros en cours de route. Le problème c’est qu’on a pas le temps de faire évoluer les héros recrutés, dès qu’on entre dans une taverne de nouveaux candidats sont présents et leur niveau est calé juste au dessus de votre niveau actuel, résultat on passe son temps à changer d’équipe jusqu’à avoir les personnages les plus forts.
La spécialisation est très difficile puisqu’on ne garde jamais le même héros bien longtemps et le loot ramassé ne s’adapte pas forcément à la classe du prochain personnage qui viendra renouveler votre staff....
Le jeu commence sans indications ni tutorial, on se retrouve sur une île remplie de Guerrier Lezard qui se font attaquer par des pirates, on n’y comprend pas grand chose jusqu’au moment où on tue un des pirates que rien ne différencie des 180 autres qui abordent l’île.
L’entrée en matière est donc un peu brutale, d’autant que toute l’interface a changée, on n’y retrouve plus ses petits et à vrai dire, c’est moche. Alors qu’on avait pris l’habitude de frames travaillées là on se retrouve avec des éléments posés à la va vite en haut de la zone de jeu, le hud est réduit à sa plus simple expression, déroutant.
Pour le scénario, on retrouve le concept des gentils contre les méchants, sauf que là c’est les méchants contre les encore plus méchants.
De ce côté là c’est plutôt sympa, on peut incarner de nombreuses races, y compris des nécromanciens ou des dragons volants et cracheurs de feu ultra résistants. Autant vous dire que pas grand chose ne résiste à un dragon qui vole et qui crache du feu en plus de pouvoir se servir de sorts et d’armes de poing...
Les environnements sont variés mais très petits, de petits donjons dans de petits royaumes, sur un petit continent où règne l’anarchie la plus totale. Il y a les gentils, les neutres, les méchants, les très méchants, les monstres, des élémentaires, des extraterrestres, et tous les autres. Tout ce petit monde cohabite et très souvent les PNJ se battent tous seuls, vous pouvez passer à côté d’eux ou attendre qu’ils se soient entretués pour ramasser le loot.
La difficulté est loin d’être au rendez-vous puisqu’il vous suffit de vous rendre dans une taverne pour trouver des héros de plus haut niveau que le votre et de les recruter, et comme vous n’êtes jamais à court de ressources, évoluer rapidement n’est pas un problème en soit.
Ajoutez à cela la possibilité de recruter également des PNJ et de profiter de leurs talents et vous ne devriez éprouver aucune difficulté.
Ouf ! Ils ont conservé Arcomage, rien de nouveau de ce côté, toujours le même jeu et le même concours, et c’est tant mieux, enfin un bon point, de nouveaux défis à Arcomage.
En dehors de ça le jeu est plat, sans saveur, on enchaîne les quêtes comme un mercenaire, fini les grandes intrigues passionnées qui faisaient oublier les défauts de ses prédécesseurs.
Cet opus offrira encore quelques sensations aux joueurs motivés qui ont suivit la saga depuis le départ, mais la somme de ses défaut sonne le glas de la saga.